MINnD 2050 prône pour convergence des mondes

Publié le 2 juin 2025 par Xavier Fodor

MINnD 2050 prône pour convergence des mondes

Lors de VirtualTER 2025, l’association MINnD 2050 a dévoilé ses premiers travaux structurants pour unifier vocabulaire, architecture et gouvernance autour des jumeaux numériques territoriaux. Soutenue par le CNIG, cette dynamique collective vise à faire converger les écosystèmes SIG, BIM et Smart City vers un socle commun et opérationnel.

Twin+ Jumeau numerique Presentation VirutalTER MINnD 2025Lors de la conférence VirtualTER 2025, l’association MINnD 2050 a présenté ses premiers travaux structurants destinés à accompagner le développement des jumeaux numériques territoriaux. À la croisée des chemins entre géomatique et SIG, BIM bâtiment et infrastructures, la dynamique pose les bases d’un socle commun pour structurer un écosystème encore fragmenté. Issue des saisons précédentes du programme MINnD (Modélisation des INformations INteropérables pour les INfrastructures Durables), l’association MINnD 2050 a officiellement vu le jour début 2025. Elle s’inscrit dans la continuité des huit années de recherche (2014–2023) qui ont abouti à la production de plus de 90 livrables, 6 notes de positionnement et une encyclopédie technique sur le BIM. Parmi ses contributions clefs figure également l’IFC Infra. «La volonté de MINnD 2050, c’est de faire converger les visions de deux grandes communautés (celle du secteur de la construction et des infrastructures et du BIM, et celle de la géomatique et du SIG) autour d’un vocabulaire commun, d’un socle technique partagé et d’une approche concertée des besoins territoriaux», résume Maud Guizol, Directrice des constructions numériques chez Colas et coanimatrice du groupe.

Une gouvernance collective et opérationnelle

Twin+ Jumeau numerique Logo MINnD2050MINnD 2050 fonctionne sous l’égide du CNIG (Conseil national de l'information géolocalisée) et rassemble aujourd’hui plus de 150 participants issus d'horizons variés: collectivités, État, entreprises d’ingénierie, chercheurs, opérateurs publics. «Nous avons structuré notre action autour de six groupes de travail, qui s’attaquent chacun à un pan stratégique du jumeau numérique territorial», précise Rémy Montorio de la Métropole Européenne de Lille.

Le groupe s’intéressant au sujet du jumeau numérique territorial est découpé en sous-groupes de travail (SGT) avec là encore des objectifs bien précis. Le premier va couvrir le vocabulaire et les définitions du jumeau numérique (ce qu’il est, ce qu’il n’est pas, ce qu’il permet), pour harmoniser les terminologies (BIM, SIM, SIG, IoT…). Les cas d’usage sont l’objet d’un autre sous-groupe de travail. Il réalise un recensement structuré par thématique, échelle, données et retours d’expérience.

Les données socles du jumeau numérique territorial sont aussi étudiées dans l’objectif de dresser une cartographie complète des sources, natures, emprises et conditions d’usage, alignée sur la directive INSPIRE. Lancé en mars 2025, le SGT4 s’intéresse aux architectures techniques, pour définir les chaînes numériques types, des capteurs jusqu’aux interfaces utilisateurs. «L’objectif est aussi de casser les silos terminologiques pour parler SIG, Smart, Data et métiers». La cartographie des outils, pour dresser un panorama des solutions disponibles, de la plate-forme intégrée au moteur de simulation, est un autre objectif couvert par le SGT5. Enfin, la gouvernance et les modèles économiques, qui interrogent les rôles respectifs des acteurs publics et privés dans la constitution et l’exploitation des jumeaux numériques.

Des livrables attendus dès juin 2025

Twin+ Jumeau numerique Ext5 MINnD 2050Les premières productions concrètes de MINnD 2050 sont attendues dans les prochaines semaines, avec des «livrables visant à rendre opérationnelles les stratégies des territoires». Un tableau de correspondance entre cas d’usage et données, des grilles d’analyse d’architectures techniques et des préconisations sur la gouvernance figurent parmi les priorités. «L’un de nos objectifs est d’identifier les briques technologiques communes à plusieurs territoires, pour favoriser leur mutualisation et accompagner leur adoption», ajoute Maud Guizol.

L’ambition de MINnD 2050 dépasse le simple cadre technologique. Il s’agit de faire du jumeau numérique un outil de transformation des pratiques professionnelles, en intégrant les contraintes de terrain, les dimensions juridiques et éthiques, et les attentes d’usage. «Le numérique ne doit pas être une vitrine technologique, mais un levier de service public et de performance pour les territoires», rappelle ainsi Rémy Montorio. Et MINnD 2050 se présente comme une communauté ouverte, en lien étroit avec le monde académique et les grands organismes nationaux (IGN, Cerema, Inria) qui réfléchissent par ailleurs à un projet de jumeau numérique national. L’objectif est de «faire réseau», d’assurer une montée en compétence collective et d’outiller concrètement les porteurs de projets de jumeaux numériques.

Comme l’ont montré les discussions à VirtualTER, le chemin reste long : difficultés de partage des données, manque de vocabulaire partagé, absence de modèles économiques stabilisés. Mais la dynamique est lancée et MINnD 2050 pourrait bien permettre d’en constituer la colonne vertébrale.

 Xavier Fodor


 minnd2050.fr/

 

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