Siemens met le cap sur la gestion d’écosystèmes
Siemens Digital Industries Software met le cap sur la gestion d’écosystèmes
Spécialisé dans les logiciels de PLM, les solutions d’automatisation et de digitalisation industrielle, le groupe se lance dans un projet en faveur de la préservation des récifs coralliens.
L’éditeur de logiciels Siemens Digital Industries Software est connu pour ses solutions adaptées au monde de l’industrie. La représentation de produits complexes ou encore la simulation de processus industriels n’ont presque pas de secrets pour l’entreprise.
« Les équipes se sont demandé pourquoi elles ne mettraient pas à profit leur expertise en matière de simulation, de modélisation 3D et plus globalement de jumeaux numériques au service de problématiques environnementales, présente Christophe Ricci, Directeur technique chez Siemens Digital Industries Software. C’est à partir de ce questionnement qu’est apparu le projet de réplique virtuelle d’écosystèmes complexes telle que celle des récifs coralliens : le Digital Twin Network for the Coral Reef Blue Economy. »
L’idée est de mieux comprendre quelle est la manière la plus efficace de restaurer les coraux détruits par le réchauffement climatique, la pollution, le tourisme, etc. D'une part, Siemens entreprend cette démarche dans la mesure où les récifs représentent une importance majeure pour le maintien de nombreuses activités économique. Près d’un million de personnes est potentiellement impacté de la survie ou non des coraux. Par la pêche ou le tourisme, leurs existences est source de revenus et bien sûr de nourriture.
D’autre part, la pérennité des villes côtières repose également sur leur préservation, ils ont un rôle de protection contre les tempêtes et les vagues. D’où l’ambition de développer le premier jumeau numérique de cet écosystème et proposer aux chercheurs scientifiques une représentation mêlant 4D, 3D et données pouvant être appliquées à toutes les zones sur terre.
Le premier récif témoin a été créé en collaborant avec l’institut océanographique américain Woods Hole et en étant financé par la National Science Foundation. C'est celui de l’atoll Palmyra dans l’océan Pacifique Nord. Propriété des États-Unis, il mesure 4 km².
« Siemens, en s’associant à de nombreuses entités dont l’université de Stanford, veut fournir une approche intuitive et facile à prendre en main pour comprendre la façon dont le récif évolue, développe Christophe Ricci. En ajoutant un ensemble de données : température des eaux, courants, pressions, photographies… il est possible de prévoir la vie de ce dernier en contrôlant la croissance, la mortalité des coraux et le niveau des eaux ».
« L’objectif est d’être capable de créer un réseau mondial interconnecté et accessible de manière universelle au grand public. Par ailleurs, il s'agit de sensibiliser les citoyens à l’aide de la 3D et d’infographies scientifiques simples. Cette plate-forme encouragerait également la collaboration au niveau mondial pour enrichir et apporter des précisions aux répliques, mais pas seulement. Elle permettrait de planifier des actions de restauration, de replantations, jusqu’à optimiser la bonne évolution des espèces, avec à terme une simulation en quasi en temps réel de véritables organismes vivants. Par exemple, à l’aide de la visualisation des courants, le déplacement des pontes de coraux pourrait être prévu. De nombreux scénarios virtuels seront joués comme pour imaginer les conséquences que peut avoir la modification d’une infrastructure implantée sur un récif ».
Mais alors, quel rôle joue Siemens concrètement ? « Tout d’abord, six scientifiques issus de nos équipes travaillent sur le projet. Ensuite, nous fournissons l’ensemble des technologies hardware, c’est-à-dire les capteurs pour réaliser de la remontée de données. Nous nous occupons de traiter les informations grâce à un logiciel de calcul avant de les intégrer dans nos outils de modélisation et de simulation. Finalement, notre expérience permet de recréer un écosystème, des courants, des variations thermiques et beaucoup d’autres variables. D’ailleurs, une start-up spécialisée dans l’agriculture sous-marine durable, Nemo’s Garden, a déjà eu recours à nos solutions de jumeaux numériques pour son projet de ferme agricole sous-marine. Elle a reproduit le fonctionnement de ses biosphères subaquatique pour accélérer le développement de ses activités en limitant les coûts financiers et les temps d’essais. »
Pour l’heure, le Digital Twin Network for the Coral Reef Blue Economy en est à son commencement. Les prototypes sont encore en basse fidélité. Les équipes souhaitent rapidement parvenir à la reproduction de modèles de haute fidélité avec des données de plus en plus précises. L'objectif ultime : atteindre l'interconnexion des récifs !