Gertrude, le jumeau numérique de la mobilité
Née Bordeaux il y a plus de 40 ans, Gertrude développe des solutions pour analyser les flux de circulation, sécuriser les carrefours et accompagner les décisions des collectivités. La société propose désormais des jumeaux numériques pour simuler, décider et piloter toute la mobilité urbaine.
Depuis plus de quarante ans, Gertrude SAEM développe des solutions de régulation du trafic urbain directement confrontées au réel. «Gertrude existe depuis 1981, et son nom est un acronyme qui signifie gestion électronique de régulation du trafic routier urbain défiant les embouteillages», rappelle Éric Franceries, directeur général délégué de l’entreprise. Une longévité qui s’explique par une trajectoire singulière, à la croisée du public et du privé, puisque la société est née au sein de la Communauté Urbaine de Bordeaux, devenue Bordeaux Métropole, qui en reste l’actionnaire majoritaire.
Cette origine façonne encore l’ADN de Gertrude. «Nous sommes une société commerciale, mais nous conservons un intérêt fort pour le service rendu au public», souligne Éric Franceries. Ainsi les solutions de l’entreprise ne sont pas pensées en laboratoire, mais testées et éprouvées sur le terrain bordelais avant d’être déployées ailleurs. «Immédiatement, on a été confrontés à la vraie vie avec des voitures, des bus, des piétons. Et les problèmes de circulation ou de stationnement avec des gens qui se garent mal… tout ça, ce n’est pas théorique.»
De la gestion du trafic en temps réel au jumeau numérique de la mobilité
Le premier pilier de l’offre Gertrude est donc historique. Il s’agit d’un système central de gestion du trafic en temps réel, aujourd’hui décliné en version 14 et déployé dans une trentaine de villes en France et à l’international. «Chaque seconde, le système reçoit des informations, les analyse, décide de ce qu’il faut faire et ordonne des consignes aux feux. Et la seconde d’après, tout recommence.» Cette boucle continue permet de réagir immédiatement aux événements et d’optimiser la circulation en fonction des usages locaux, qu’il s’agisse de prioriser les transports en commun, de sécuriser les piétons ou de gérer des situations dégradées.
C’est sur cette base qu’est venue se greffer, presque naturellement, une offre de jumeau numérique dédiée à la mobilité. «La notion de jumeau numérique n’est pas neuve pour nous. C’est une agrégation de systèmes et de savoir-faire que l’on pratique depuis longtemps.» Chez Gertrude, le jumeau numérique prend la forme d’outils de simulation permettant de tester un projet avant sa réalisation. «On peut simuler un carrefour, voir ce que ça donne si on modifie la géométrie ou bien si on sécurise les piétons autrement. L’intérêt est de mesurer l’impact sur le trafic.» L’approche peut aussi s’étendre à des projets plus larges, comme l’implantation d’un tramway ou d’un bus à haut niveau de service (BHNS) sur plusieurs dizaines de carrefours. «L’idée, c’est d’avoir la vision la plus fine possible avant les premiers coups de pioche.»
Pour Éric Franceries, le jumeau numérique est indissociable de la notion d’analyse et d’indicateurs de performance, mais aussi de prévision : « voilà ce qui va se passer. Est-ce que c’est vraiment ce qu’on attend? Est-ce qu’on peut faire mieux?» Une fois le projet validé et réalisé, le lien avec l’exploitation est assuré par le troisième pilier de l’offre I.AM Box, présentée à l’occasion du Salon des maires et des collectivités locales SMCL 2025. «On a réussi à miniaturiser toutes les fonctionnalités d’un système centralisé dans une box que l’on installe directement sur un carrefour.» Cette box embarque une part significative de l’intelligence développée par Gertrude depuis quarante-cinq ans. « Elle est capable de surveiller, de piloter, de prioriser les transports en commun. Elle peut même faire des mesures ambiantes de bruit ou d’environnement.» Connectée à des plates-formes cloud, elle permet aux exploitants de savoir précisément ce qui se passe sur le terrain, y compris dans des collectivités de petite taille. «Même une commune avec un ou deux carrefours peut avoir accès à un niveau d’intelligence qui, auparavant, était réservé à des systèmes lourds et coûteux.»
Loin de vouloir tout centraliser, Gertrude revendique une forte capacité d’ouverture et d’interopérabilité. «Notre système est capable de dialoguer avec énormément de données et d’autres solutions existantes. Quand elles font bien leur travail, on ne va pas les réinventer.» Cette ouverture permet d’envisager des extensions naturelles autour de la mobilité, comme les parkings, les zones à accès régulé ou certains usages environnementaux, sans s’éloigner du cœur métier. À travers son offre de jumeau numérique, Gertrude défend ainsi une vision pragmatique et opérationnelle de la ville intelligente, fondée sur l’expérience, la simulation et le temps réel. Une approche où le jumeau numérique est «un outil pour éviter les mauvais projets avant qu’ils ne soient construits», et pour prolonger, sur le terrain, les décisions prises en amont.
